Czapek, une maison indépendante à l'histoire unique
Les premiers pas d’une collaboration légendaire
Il existe des maisons qui ont une histoire peu commune et qui refont parfois surface après une longue période d’errance. L’histoire qui nous intéresse aujourd’hui démarre comme bien en 1832 en Suisse. Franciszek Czapek, horloger polonais de 21 ans établit son atelier en Suisse après avoir fui ses terres natales du fait de l’occupation de ces dernières par les troupes d’occupations russes. Il s’associe avec un autre homologue polonais ayant fui le pays qui porte le nom de Antoni Patek en 1839. De cette association est créée la manufacture en « Patek, Czapek & Cie » dont le but est simple : fabriquer les meilleures montres du monde.
L’histoire a souvent montré que les associations de deux horlogers avec une grande ambition ont véritablement marqué l’horlogerie à jamais, qu’il s’agisse de Vacheron Constantin, Jaeger-LeCoultre ou encore de Audemars Piguet. Toutefois, ici, la collaboration ne durera que 6 ans sans que l’on ne sache avec certitude les causes de cette séparation. Franciszek Czapek devenu François Czapek continuera son chemin sous le nom de « Czapek & Cie » avec un ami horloger polonais tandis qu’Antoine Patek fera la rencontre de Jean-Adrien Philippe qui permettra la création de Patek, Philippe & Cie en 1851.
Une indépendance forte de faits d’armes.
Si l’histoire aujourd’hui donne toutes les lettres d’or à Patek Philippe, il faut savoir qu’à l’époque « Czapek & Cie » est l’une des maisons horlogères les plus prestigieuses. Elle fut l’horloger officiel de Napoléon III et a également fourni la cour impériale. L’un de ses prestigieux faits d’arme est que la manufacture fut l’une des premières boutiques de montre à prendre place sur la place des Piques, plus connue sous le nom de Place Vendôme au numéro 25.
Toutefois, l’une des grandes différences entre les deux maisons, c’est que Patek Philippe a su écrire son histoire après le décès de ses fondateurs, tandis que Czapek a disparu discrètement en même temps que son fondateur originel aux alentours de 1869.
La renaissance de la maison via un crowdfunding particulier.
Mais encore une fois, grâce à la rencontre et la volonté de trois hommes, la maison Czapek est reprise en 2012 et renaît de ses cendres en 2015. Pour permettre cette renaissance, ils optent pour un mécanisme de financement particulier en proposant à tout particulier qui souhaite d’acquérir des parts du groupe. Une fois les finances obtenues, les fondateurs reprennent la quasi-totalité des codes de la manufacture genevoise et propose dès cette année, un garde-temps inspiré d’un modèle imaginé par François Czapek en 1850, le modèle « Quai de Bergues No 33bis ».
Sur ce modèle d’exception limité à 188 exemplaires, les artisans de Czapek travaillent les matières prestigieuses tel que l’or rouge ou l’émail grand feu et développe un mouvement propriétaire Czapek en collaboration avec Chronode aux finitions sablées sur les ponts. Les détails visibles comme invisibles sont traités avec une grande attention, avec la présence de la signature secrète personnalisable sur le cadran ou encore les aiguilles sont en or ciselés avec une finition polie à la main.
Vous vous en doutez, avec ce niveau de finition et ce clin d’œil à l’histoire, la montre fut remarquée de la plus belle des manières en obtenant dès 2016 le « Grand Prix du Public » du Grand Prix d’Horlogerie de Genève.
Ce succès retentissant permet de relancer pleinement la maison qui ne cessera d’innover en proposant chaque année des montres réussies avec une esthétique particulière notamment la « Place Vendôme Tourbillon Suspendu » en 2017, « Faubourg de Cracovie » en 2018 qui sont deux collections en clin d’œil aux noms des deux endroits où François Czapek a ouvert des boutiques.
La gamme Antarctique, symbole du raffinement et de l'intemporalité.
C’est en 2020 que la popularité de la marque explose véritablement avec la présentation d’une gamme particulière, la gamme « Antarctique ». Elle est le fruit d’un équilibre quasi-parfait entre sophistication et minimalisme permettant à cette montre d’être portée dans la vie de tous les jours sans laisser personne indifférent par son design. Qu’il s’agisse du modèle Terre Adélie avec son cadran « lamé », ou Passage de Drake avec son cadran « Starway to Eternity », la collection Antarctique est reconnaissable entre toutes grâce au travail des horlogers sur le cadran.
Concernant le cadran « Passage de Drake », le choix d’un motif trapézoïdal pour le cadran permet de créer une véritable signature pour la maison genevoise. Pour l’anecdote, ce choix provient d’un accident lors du réglage des paramétrages par le designer du groupe qui a par erreur grossi la taille de ces trapèzes par 50%. Le résultat est sans appel et séduit tous les propriétaires du groupe qui déclineront ce cadran en plusieurs couleurs : blanc, noir, glacier, bleu marine, saumon.
Cette gamme “Antarctique” emporte le mouvement SHX5 qui est le premier mouvement entièrement conçu par Czapek et qui fut présenté en 2020 lors de l’inauguration de la gamme. Il s’inspire directement des montres de poches du XIXème siècle avec la présence de 7 ponts squelettes mais également du meilleur de l’horlogerie moderne avec un mouvement mécanique fonctionnant grâce à un micro-rotor en platine.
Vous l’aurez compris, cette renaissance de la marque, il a presque une dizaine d'années, représente l’une des plus belles dans l’histoire horlogère contemporaine. Les 3 associés fondateurs du groupe ont su redonner les lettres de noblesse à la marque portant le nom de son créateur originel qui, nous l’espérons chez Seconde Vintage, suivra l’histoire et la notoriété de son premier associé.
